Conditions crédit-temps fin de carrière plus strictes à partir de 2026
Depuis plusieurs années, la législation belge prévoit la possibilité pour les travailleurs qui remplissent les conditions requises de passer à temps partiel à la fin de leur carrière jusqu'à l'âge légal de la retraite. Cela prend la forme d'un crédit-temps de fin de carrière.
À compter du 1er janvier 2026, des conditions plus strictes s'appliqueront pour pouvoir bénéficier d'un crédit temps fin de carrière. La condition d'âge sera relevée tant dans le régime général que dans les régimes spécifiques. L'âge limite pour bénéficier d'un crédit temps de fin de carrière sera ainsi aligné sur l'âge auquel un travailleur peut prétendre à des allocations d'interruption à la charge de l'ONEM.
Les nouvelles règles s'appliquent à toutes les demandes que les travailleurs soumettent par écrit à leur employeur à partir du 1er janvier 2026. Pour les demandes antérieures à cette date, les règles actuelles restent en vigueur.
Le système de crédit-temps fin de carrière
Description générale
Le crédit-temps fin de carrière offre aux travailleurs en fin de carrière la possibilité de réduire temporairement leurs prestations (emploi à mi-temps ou à 4/5e) jusqu'à leur retraite.
Dans la réglementation relative au crédit-temps, il convient toujours de distinguer, d’une part, le droit à l’absence auprès de l’employeur concerné (réduction de la durée du travail), qui est réglé par la CCT n° 103, et d’autre part, le droit aux allocations, qui est réglé par l’arrêté royal du 12 décembre 2001.
Le droit à l’absence est régi par la CCT générale n° 103.
À partir de 2026, les travailleurs ne pourront plus prendre un crédit-temps fin de carrière qu’à partir de 60 ans (auparavant : 55 ans). La possibilité de prendre un crédit-temps fin de carrière sans allocations à partir de 55 ans disparaît.
La condition de carrière exigée augmentera progressivement. Pour les hommes, elle passera à 31 ans en 2026 et augmentera ensuite jusqu’à 35 ans en 2030. Pour les femmes, elle passera à 26 ans en 2026 et augmentera jusqu’à 30 ans en 2030.
Le calcul de la carrière sera, à partir de 2026, aligné sur la manière dont est calculé le passé professionnel dans le cadre des crédits-temps fin de carrière avec allocations pour carrière longue (35 ans). L’ONEM offre la possibilité de faire préalablement calculer la carrière via le formulaire C61 – Carrière professionnelle crédit-temps fin de carrière. Les travailleurs peuvent demander ce formulaire directement auprès de l’ONEM.
Pendant le crédit-temps fin de carrière, le travailleur peut percevoir des allocations d’interruption octroyées par l’ONEM à titre de revenu de remplacement. L’âge général d’accès pour ouvrir un droit à l’allocation d’interruption reste fixé à 60 ans, et ce déjà jusqu’au 30 juin 2029. Pour la première fois, l’âge d’accès pour le droit auprès de l’employeur et le droit aux allocations coïncideront donc.
Régimes spécifiques
Il existe toujours des exceptions permettant à certaines catégories de travailleurs d’obtenir un crédit-temps fin de carrière plus tôt que l’âge général de 60 ans.
C’est notamment le cas lorsqu’il s’agit d’une longue carrière (35 ans de passé professionnel) ou d’un métier lourd (travail en équipes alternantes, services interrompus, travail de nuit, ou travailleurs du CP 124 disposant d’une attestation d’inaptitude à poursuivre leur profession) — les « régimes spécifiques ».
À partir de 2026, dans ces régimes spécifiques, les travailleurs ne pourront prendre un crédit-temps fin de carrière qu’à partir de 55 ans (auparavant : 50 ans). La possibilité de prendre un crédit-temps fin de carrière sans allocations à partir de 50 ans disparaît.
Pour ces travailleurs, la condition de carrière reste de 25 ans (ou 35 ans en cas de longue carrière). La méthode de calcul de la carrière ne change pas non plus.
Pendant le crédit-temps fin de carrière dans ces régimes spécifiques, le travailleur peut également percevoir des allocations d’interruption de l’ONEM. L’âge dérogatoire d’accès pour ouvrir un droit à une allocation d’interruption dans ces régimes reste également fixé à 55 ans, et ce jusqu’au 30 juin 2029. Pour la première fois, l’âge d’accès pour le droit auprès de l’employeur et le droit aux allocations coïncideront donc.
Crédit-temps 1/5 possible également en cas de semaine non classique de cinq jours
À partir de 2026, les travailleurs à temps plein qui ne travaillent pas selon une semaine classique de cinq jours — comme les travailleurs du week-end — pourront également prendre un crédit-temps 1/5. Cette extension vaut tant pour le crédit-temps motivé que pour les crédits-temps fin de carrière.
Cela est possible à condition qu’une CCT sectorielle ou d’entreprise, ou un accord écrit, prévoie cette possibilité ainsi que les modalités qui y sont liées.
Besoin de plus d'informations ?
Pour plus d'informations sur toutes les particularités du crédit-temps fin de carrière, nous vous renvoyons à la fiche d'information applicable de l'ONEM.
Source :
• Convention collective de travail 103/7 du 21 octobre 2025 adaptant la convention collective de travail n° 103 du 27 juin 2012 instaurant un système de crédit-temps, de diminution de carrière et d’emplois de fin de carrière